La nuit, quand il n'y a plus aucun bruit

Les pompes funèbres

Couloir Hôpital Tenon Paris

Je me souviens encore bien entendu, du type des pompes funèbres qui a pris en charge les obsèques de mon épouse. Je le connaissais par le biais de mon travail. Nous nous étions croisés plusieurs fois sur les dix dernières années. Quand je l'ai appelé à l'ouverture ce lundi matin 9 décembre 2019, pour lui annoncer que mon épouse était décédée, il était au courant qu'elle était malade depuis quelques mois.

Le corps de mon épouse étant à la morgue à l’hôpital Tenon à Paris depuis samedi soir, Il est convenu que les pompes funèbres iront le chercher aujourd'hui. Moi, de mon côté, il faut aussi que je monte à Paris pour aller chercher l’acte de décès.

Je suis arrivé vers midi à l’hôpital Tenon. Ils m’ont indiqué ensuite la mairie du 20e après m’avoir donné l’acte de décès. Je ne me rends pas du tout compte de ce que je faisais, je devais le faire, j’avais besoin de cet acte de décès signé par la mairie du 20è.

J’ai été très bien accueilli à la mairie où je suis tombé sur un agent compatissant, apprenant la mort de mon épouse, il y a 48 heures, le samedi 7 décembre à 21 h 15. 

En rentrant de Paris, le type des pompes funèbres m’a appelé «Est ce que vous pourriez passer à l’agence». J’y suis arrivé une heure trente plus tard. J’entre, j'ai à peine ouvert la porte qu'il arrive vers moi, joyeux presque «J’ai une bonne nouvelle » - «Elle est vivante ? » lui dis-je

Il s’est arrêté un instant j’ai vu son embarras dans son regard. J’avais en fait 300 euros de moins sur la facture concernant le cercueil et le caveau «Je me suis trompé»

Les obsèques ont eu lieu, 5 jours plus tard, le vendredi 13 décembre. Son cancer avait été découvert, neuf mois plu tôt, le 13 mars 2019.

Durant toute cette semaine là, je n’ai pas pu m’arrêter la voir. Les pompes funèbres avaient préparé le corps pour des visites. J’avais demandé à récupérer une mèche de cheveux que j’ai mis dans une jolie boite que nous aimions tous les deux depuis 20 ans.

Les obsèques ont eu lieu à 9 h 30. L’église était pleine. J’ai regretté de ne pas avoir porté le cercueil. J’avais préparé un discours que j’ai lu sans pleurer. Puis il y a eu le cimetière, une trentaine de personnes étaient là, celles qui resteraient au buffet.

J'étais passé par un traiteur, ça m'avait coûté 300 balles, mais j'avais rien eu à m'occuper. Deux heures plus tard, tout le monde se disait au revoir. Je suis rentré dans chez moi, il y avait son châle accroché à l'entrée.

Le lendemain matin après avoir passé la nuit sans dormir, j’ai pris ma voiture et je me suis enfui chez des amis à l’autre bout de la France pour quelques jours.

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